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Und du...

Und du...

Artiste : Friedrich Cerha

Éditeur : Kairos

Année : 2011 (1963)

« Il n’est pas certain que nous ayons déjà atteint la fin des temps. Ce qui est certain en tout cas, c’est que nous vivons dans un temps de la fin, et cela définitivement. ‘Un temps de la fin’ cela veut dire : à l’époque précise où nous pourrions provoquer chaque jour sa fin. – Et ‘définitivement’, cela veut dire que quel que soit le temps qui nous reste, c’est un ‘temps de la fin’, car il ne peut plus être remplacé par un autre temps, seulement par la fin. Et il ne peut être remplacé par un autre temps parce que nous sommes incapables de ne plus pouvoir demain ni jamais ce que nous pouvons aujourd’hui (à savoir, préparer la fin). Il est possible que nous réussissions – et nous n’avons plus le droit d’espérer un bonheur plus complet – à repousser toujours cette fin devant nous, donc de rendre infini le temps qui finit. A supposer même que cette victoire-là nous soit acquise, il reste que le temps demeure ce qu’il est : un temps de la fin. Car ce qui sera sûr, ce n’est que l’aujourd’hui, jamais le demain. Et pas même cet aujourd’hui, car le demain qui tombe entraîne l’aujourd’hui dans sa chute, et avec lui ce qui fut hier ».
Günther Anders

« La musique, qui utilise l’orchestre, des effectifs de musique de chambre, les possibilités techniques du mixage, du filtrage, du montage et de la modulation en anneau, vient pour une large part de ce monde sonore libéré des formulations mélodiques et rythmiques traditionnelles que je m’étais créé vers 1959-1960. Dans Und du…, pour soutenir le message, s’y ajoutèrent des éléments vocaux et une large palette de moyens expressifs allant jusqu’à des échos du jazz. Les mots se noient, finissent même par s’étouffer dans la musique. Comme aucune ‘forme artistique’ n’était en fin de compte adaptée aux dimensions du problème abordé, ni aux dangers et à l’horreur qui lui sont liés, elle est remplacée à la fin par un texte critique de Günther Anders, dit par lui-même : pour moi, il représente ce que l’on a dit de plus exact jusqu’ à nos jours sur la situation nucléaire, et de ce qu’on peut en dire ».
Friedrich Cerha, 2011

Kairos

Publié dans CD | Lien permanent